À propos

La genèse de la SHO

La genèse de la Société d’histoire de l’Outaouais (SHO) a pris racine en 1992, lors de la fusion entre la vieille Société d’histoire de l’Ouest du Québec et l’Institut d’histoire et de recherche sur l’Outaouais. Née de l’essoufflement des deux sociétés fondatrices, la SHO, sous la tutelle de Pierre Gosselin, a repris le flambeau de la protection du patrimoine et de l’histoire de l’Outaouais avec un dynamisme renouvelé. Rencontre avec son président depuis 1997, l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa Michel Prévost.

Personnage bien connu du public pour ses capsules radio, ses articles de fond et ses apparitions médiatiques, Michel Prévost est un véritable passionné d’histoire, de patrimoine, mais avant tout, de l’humain. Difficile donc de tracer le portrait de cet organisme sans but lucratif sans parler de sa figure de proue, sur qui, il faut le dire, repose de nombreuses responsabilités.

Le mandat fondamental de la SHO est de veiller à la diffusion de l’histoire de l’Outaouais et d’œuvrer à la protection et à la mise en valeur de son patrimoine. Organisme parapluie dont le fonctionnement repose sur ses bénévoles, sur la cotisation annuelle de ses membres et sur une subvention de la Ville de Gatineau – avec qui elle entretient d’excellents rapports –,  la SHO est présente sur tout le territoire de l’Outaouais. Cependant, elle ne s’impose pas où une société d’histoire locale ou régionale existe, choisissant plutôt d’agir en soutien. « Et lorsqu’il n’y a pas de société, on peut intervenir directement », précise Michel Prévost. Fait à noter, la SHO est également membre fondateur du Réseau du patrimoine gatinois (RPG).

De belles victoires

Ainsi, de nombreux dossiers importants ont abouti sur la table de travail de Michel Prévost au fil du temps. Certains d’entre eux remontent aux débuts de la présidence de Michel Prévost, comme la demande de classement des édifices de la E.B. Eddy en 1998, demande finalement accordée 3 années plus tard. Il y a également celui de la maison Wright-Scott sur laquelle planait, au début des années 2000, l’ombre d’un projet de développement immobilier qui l’aurait complètement étouffée. La SHO et l’Association du patrimoine du ruisseau de la Brasserie s’y sont vivement opposées. Résultat : la maison a été achetée par la CCN et restaurée.

Après une longue saga, la Maison du gardien du cimetière Notre-Dame à Gatineau a été sauvée grâce à une subvention octroyée par le Conseil du patrimoine religieux du Québec. Souvenons-nous que des citoyens insatisfaits de la tournure que prenaient les événements s’étaient unis pour manifester leur mécontentement et qu’en très peu de temps, tout juste avant Noël, une pétition de plus de 1 000 noms avait été déposée au conseil municipal. Résultat : une nouvelle vocation a été trouvée à la Maison du gardien, et elle est actuellement en restauration. Les défenseurs avaient bien raison de s’échiner à sauvegarder ce bâtiment. Non seulement cette demeure historique était la dernière en son genre de l’Outaouais, mais l’une des toutes dernières de la province, le Québec n’en comptant plus qu’une dizaine encore debout sur son territoire.

Et de désolants revers

Comme le dit Michel Prévost, « [pour] continuer, il faut s’accrocher à nos victoires ». Malheureusement, impossible de toutes les remporter…

L’éveil populaire quant à l’importance de la préservation du patrimoine et de la mise en valeur de l’histoire de l’Outaouais – et la naissance de la motivation de Michel Prévost à devenir président de la SHO – est survenu en 1997, lorsqu’un important bâtiment patrimonial, la maison Hammond, a été démoli. Cette affaire a été un moment décisif pour la protection du patrimoine bâti en Outaouais et a mené l’ancienne ville de Hull à citer de nombreux bâtiments par la suite.

Pensons également à l’hôtel Chez Henri, qui se passe maintenant de présentations. « Qui aurait cru que Chez Henri, qui était le seul bâtiment cité à l’époque par la nouvelle Ville de Gatineau – situé sur un site du patrimoine en plus! –, étant donc doublement protégé, serait saccagé comme ça? », déplore le président de la SHO, avant d’admettre que ce fut là une période plutôt décourageante. D’autant plus que, quelques semaines plus tard, le territoire gatinois perdait un autre monument historique alors qu’un incendie criminel ravageait l’église St-Paul d’Aylmer.

Les visites guidées de la SHO - une fierté!

Le secret d’une visite patrimoniale réussie? Faire vivre l’histoire en racontant des anecdotes! « Les gens adorent les anecdotes », fait remarquer Michel Prévost, dont le personnage historique préféré est Joe Montferrand. Roi des forêts de l’Outaouais ou pilier de tavernes? Il faudra assister à la conférence de Michel Prévost sur le sujet pour le savoir!

 

Culture Outaouais

Jasmine Ouellette